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oblation 's review for:
L'Amour aux temps du choléra
by Gabriel García Márquez
4/5
« Florentino garda toujours avec lui un cahier aux pages ornées de dessins de cœurs blessés, dans lequel son père écrivait des poèmes d'amour, certains inspirés par Transito Ariza. Deux choses l'avaient frappé. L'une, la personnalité de l'écriture de son père, identique à la sienne, bien qu'il l'eût choisie entre toutes dans un manuel pour être celle qui lui plaisait le plus. L'autre, d'y trouver une phrase qu'il croyait sienne et que son père avait écrite bien avant sa naissance : “J'ai mal non de mourir, mais de ne pas mourir d'amour.” »
———
« Il avait un penchant pour les chansons à la mode, surtout les valses sentimentales dont il était impossible de nier l'affinité avec celles qu'il composait dans son adolescence, ou avec ses poèmes secrets. »
———
« Cependant, alors qu'elle le croyait tout à fait effacé de sa mémoire, il réapparut là où elle l'attendait le moins, transformé en fantôme de ses nostalgies. Ce furent les premières brumes de la vieillesse, lorsqu'elle commença d'éprouver le sentiment que quelque chose d'irréparable s'était produit dans sa vie chaque fois qu'elle avait entendu tonner avant la pluie. C'était l'incurable blessure du tonnerre solitaire, pierreux et ponctuel, qui roulait tous les jours d'octobre à trois heures de l'après-midi dans la montagne de Villanueva et dont la réminiscence se faisait plus proche avec les ans. »
———
« Cette seule idée raviva d'anciennes errances. Il revint rôder autour de la propriété de Fermina Daza avec la même anxiété d'autrefois dans le petit parc des Evangiles, non dans l'intention calculée qu'elle l'aperçût mais dans l'unique but de la voir pour s'assurer qu'elle continuait d'exister. »
———
« Avec elle, Florentino Ariza avait appris ce qu'il avait plusieurs fois éprouvé sans le savoir : que l'on peut être amoureux de plusieurs personnes à la fois et avec la même douleur, sans en trahir aucune. »
———
« Il devait lui apprendre à considérer l'amour comme un état de grâce qui n'était pas un moyen mais bien une origine et une fin en soi. »
« Florentino garda toujours avec lui un cahier aux pages ornées de dessins de cœurs blessés, dans lequel son père écrivait des poèmes d'amour, certains inspirés par Transito Ariza. Deux choses l'avaient frappé. L'une, la personnalité de l'écriture de son père, identique à la sienne, bien qu'il l'eût choisie entre toutes dans un manuel pour être celle qui lui plaisait le plus. L'autre, d'y trouver une phrase qu'il croyait sienne et que son père avait écrite bien avant sa naissance : “J'ai mal non de mourir, mais de ne pas mourir d'amour.” »
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« Il avait un penchant pour les chansons à la mode, surtout les valses sentimentales dont il était impossible de nier l'affinité avec celles qu'il composait dans son adolescence, ou avec ses poèmes secrets. »
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« Cependant, alors qu'elle le croyait tout à fait effacé de sa mémoire, il réapparut là où elle l'attendait le moins, transformé en fantôme de ses nostalgies. Ce furent les premières brumes de la vieillesse, lorsqu'elle commença d'éprouver le sentiment que quelque chose d'irréparable s'était produit dans sa vie chaque fois qu'elle avait entendu tonner avant la pluie. C'était l'incurable blessure du tonnerre solitaire, pierreux et ponctuel, qui roulait tous les jours d'octobre à trois heures de l'après-midi dans la montagne de Villanueva et dont la réminiscence se faisait plus proche avec les ans. »
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« Cette seule idée raviva d'anciennes errances. Il revint rôder autour de la propriété de Fermina Daza avec la même anxiété d'autrefois dans le petit parc des Evangiles, non dans l'intention calculée qu'elle l'aperçût mais dans l'unique but de la voir pour s'assurer qu'elle continuait d'exister. »
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« Avec elle, Florentino Ariza avait appris ce qu'il avait plusieurs fois éprouvé sans le savoir : que l'on peut être amoureux de plusieurs personnes à la fois et avec la même douleur, sans en trahir aucune. »
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« Il devait lui apprendre à considérer l'amour comme un état de grâce qui n'était pas un moyen mais bien une origine et une fin en soi. »